L'homme en noir

21Mai/19Off

Onfray et la religion

J. C. : Pour ce qui est des juifs de Rome, il est reconnu que Pie XII a aidé autant qu’il le pouvait la communauté juive à échapper à la déportation. Contrairement à ce que prétend Michel Onfray, il ne s’agit pas de deux ou trois juifs isolés, mais de quelques milliers de personnes qui ont ainsi été sauvées. En revanche, pour ce qui est des juifs d’Europe, il s’en est prudemment lavé les mains, très clairement. Parce qu’il ne voulait pas mettre en danger les catholiques allemands et parce qu’il préférait la victoire du nazisme à celle du communisme. Michel Onfray évoque l’aide apportée par le Vatican, après guerre, aux criminels de guerre nazis. Quelle fut l’ampleur de cette aide ? J. C. : Les réseaux diplomatiques du Vatican ont fonctionné comme une grande lessiveuse pour blanchir et exfiltrer les dignitaires nazis. Spécialiste du christianisme antique, Jean-Marie Salamito est connu pour ses travaux académiques et éditoriaux, dont récemment, avec les professeurs Bernard Pouderon et Vincent Zarini, un volume de la Pléiade sur les Premiers écrits chrétiens. En 2009, il avait déjà interrogé dans les Chevaliers de l’apocalypse (DDB) les présupposés du documentaire de Jérôme Prieur et Gérard ­Mordillat, l’Apocalypse, diffusé sur Arte. Cette fois-ci, l’universitaire entreprend de regarder de plus près ce que Michel Onfray dit du christianisme ancien dans son dernier ouvrage, Décadence (Flammarion). Apparemment, le philosophe le plus médiatisé de France n’a pas beaucoup changé sa méthode depuis son fameux Traité d’athéologie (Grasset, 2005). Entretien. Vous écrivez dans votre livre, à propos des considérations de Michel Onfray sur le christianisme antique, qu’il « s’attaque à des moulins qu’il a lui-même bâtis ». Dans les périodes de crise, elle est véritablement insupportable aux yeux des gens auxquels on demande des sacrifices ; elle mine la confiance dans le système, ses institutions, ses dirigeants. Le cas du Brésil est exemplaire : le pays a connu une période de croissance spectaculaire pendant laquelle l’argent a coulé à flots. L’euphorie terminée, les affaires ont commencé à faire surface, éclaboussant toute la classe politique. Les électeurs brésiliens qui ont porté largement en tête le candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, citent deux motivations : la corruption et l’insécurité. L’écœurement des citoyens profite au candidat de l’ordre, au mythe de l’« homme fort » capable de nettoyer les écuries d’Augias. Autre latitude, autre système politique, en Chine, l’ancien Président Jiang Zemin l’avait exprimé brutalement : « si nous ne réglons pas la question de la corruption, le parti communiste perdra le pouvoir », avait-il dit. L’actuel Président, Xi Jinping, a lancé une campagne contre la corruption, sans toutefois convaincre que ses victimes ne sont pas seulement ses rivaux. Ses dernières cibles : le Président chinois d’Interpol, arrêté sans ménagement, ou la star de cinéma Fan Bingbing qui a « disparu » trois mois avant de réapparaître en payant une amende colossale. Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, fait des propositions institutionnelles aux Etats pour limiter le risque de corruption. Plutôt que de se jeter dans les bras de pouvoirs autoritaires qui s’empresseront d’appliquer l’adage de Machiavel, c’est dans les sociétés ouvertes que se trouve plus sûrement la réponse. Plus de transparence, plus d’institutions fortes, plus de presse libre et vigoureuse. Ce n’est hélas pas dans l’air du temps. Les dessins, photographies, images, textes, séquences animées sonores ou non, et autres documentations représentées sur le présent site internet sont objets de droits de propriété industrielle et/ou intellectuelle, propriétés de la SAS Philippe Pacalet. A ce titre, toute reproduction, représentation, adaptation, traduction, et/ou transformation, partielle ou intégrale, ou transfert sur un autre site sont interdits. La copie à usage privé de ces différents objets de droit est autorisée moyennant mention de la source. Les renseignements et présentations contenus dans les pages de ce site sont fournis à titre purement indicatif et restent susceptibles de modifications à tout moment et sans préavis. Leur utilisation à des fins privées ou professionnelles ne saurait engager la responsabilité de la SAS Philippe Pacalet de quelque manière que ce soit. La SAS Philippe Pacalet ne peut garantir l'exactitude, la précision ou l'exhaustivité des informations mises à disposition sur ce site. Libération, via la rubrique Desintox, a expliqué son choix et invoqué un «manque de temps», une «histoire datée» et un ton des échanges «entre parano et accusations diverses». Une réponse «absolument hilarante», juge Nicolas Grégoire, sourire en coin. L’ancien assistant parlementaire estime ne pas avoir lancé d’accusations en l'air. Ni avoir été parano. Mais il dit avoir craint «pour sa sécurité». Dans son deuxième papier, il raconte un «cambriolage» le 21 avril, dont il parle à un journaliste de Libération, Tristan Berteloot, sur Twitter. «Il ne m’a rien répondu du tout, rien à foutre», vitupère Nicolas Grégoire. Le 22 août, je vois qu’il publie à nouveau une série de tweets sur une tentative présumée d'entrée par effraction dans son domicile. Capture d'écran de la deuxième publication Medium de Nicolas Grégoire. Début juillet, j'ai contacté Tristan Berteloot qui me donne sa version: «J’avais vu passer son post Medium et je l’ai suivi par curiosité. Il m’a tout de suite contacté par message privé en me demandant si je pouvais faire un truc.» Quand Berteloot découvre l’histoire, il décide de travailler dessus pour accumuler d'autres preuves et voir si le parti avait généralisé ce système.

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